La tombe oubliée
Contes en français / 17 octobre 2015

Il y avait dans un pays deux frères : l’un était riche et l’autre n’avait pas devant lui le repas d’un soir. Un jour, les hommes sages allèrent trouver le riche et lui demandèrent : « Pourquoi n’aides-tu pas ton frère ? Il n’a rien alors que tu possèdes de grandes richesses. »Le temps passa et vint l’Aïd. Le riche dit à sa servante : « Voilà un mouton, un sac de semoule et un pot de beurre. Va les porter à la tombe oubliée. » La servante mit la semoule et le beurre sur l’âne, s’installa sur le bât après avoir passé une corde au cou du mouton. Elle se mit en route en se demandant comment elle reconnaîtrait la tombe oubliée. Elle se rendit dans un cimetière, avisa une tombe délabrée, y attacha le mouton, y déposa le sac et le pot et revint à la maison de son maître. Celui-ci lui demanda : « -As-tu fait la commission dont je t’avais chargée ? -Oui, Sidi. » Le temps passa. Les gens du village allèrent voir le pauvre et le questionnèrent : » – Ton frère a-t-il été généreux avec toi ? – Non », répondit-il. Ils retournèrent…

Conflit conjugal
Contes en français / 17 octobre 2015

Amacahu Rebbi ad tt-yesselhu,ad tiɣzif anect usaru. (Que je vous conte une histoire. Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Avoir « Aɛdaw s nnig n lkanun » un ennemi au sein même de sa famille est la pire des calamités qui puisse arriver à un être humain. Et cela arrive ! C’est l’histoire d’un époux et de son épouse qui sont à couteaux tirés, que nous allons vous raconter à travers ce récit du terroir. Dans les siècles passés, il n’y avait ni écoles, ni universités pour inculquer le savoir. Tout se transmettait oralement. La seule chose qui pouvait différencier les êtes humains était l’intelligence. Mais comment mesurer l’intelligence ? Nos ancêtres ont trouvé la solution. Etaient intelligents les hommes ou les femmes capables de trouver la clef d’énigmes « Timseɛraq ». Le plus intelligent était celui qui pouvait en deviner le plus grand nombre. C’est suite à ce critère de sélection qu’une femme s’oppose à son mari. Le couple a un enfant pas encore adolescent. Il adore son père et le suit partout où il va. Le père est un homme intelligent, il résout toutes les énigmes qu’on vient lui soumettre, en présence de son enfant. L’enfant apprend…

La marâtre et Le père remarié
Contes en français / 17 octobre 2015

Amachu Rebbi ad tt-yesselhu,ad tiɣzif anect usaru. (Que je vous conte une histoire. Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).  »Win iwumi yemmut baba-s,ur as-iruḥ wara, win iwumi temmut yemma-s, ur as-d-yegri wara » C’est par ce proverbe kabyle très significatif qui veut dire que celui qui a perdu son père n’a rien perdu, mais celui qui a perdu sa mère a tout perdu, que nous commençons notre conte d’aujourd’hui qui met en scène un père très faible aux prises avec une femme très méchante. Mais, commençons par le commencement. Il était une fois, il y a très longtemps de cela, un homme marié à une femme. Le couple avait le désir ardent d’avoir des enfants mâles, mais la Providence ne leur a donné que des femelles. A chaque naissance leur espoir est déçu. Les filles se suivent et s’alignent l’une derrière l’autre jusqu’au nombre de sept. Quand la cadette eut sept ans, un malheur vient frapper à la porte de la grande famille. La mère décède sans crier gare des suites d’une longue maladie. Resté seul avec ses sept filles, le pauvre père ne sait plus à quel saint se vouer. Encouragé par des amis, il…

L’oiseau accusateur
Contes en français / 17 octobre 2015

Amachu Rebbi ad tt-yesselhu ad tiɣzif anect n usaru. (Que je vous conte une histoire. Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Commettre un crime en tuant son propre enfant, rien que pour assouvir sa boulimie de viande, paraît incroyable mais c’est ce qui est arrivé il y a très très longtemps d’après cette histoire du terroir. Dans une contrée vivait un couple qui avait deux enfants, une fille âgée de sept ans prénommée Chavh’a et un petit garçon âgé de cinq ans prénommé Youva. En ces temps très reculés, les femmes craignaient plus que tous leurs maris. Ils avaient tous les droits sur elles. A la moindre incartade, elles étaient battues, humiliées et répudiées sans autre forme de procès. Elles se tenaient toutes tranquilles et faisaient tout pour satisfaire leurs conjoints. Les mères conseillent à leurs filles de ne jamais contrarier leurs maris. Elles doivent tout supporter, l’essentiel est de garder son foyer, qu’importe les sacrifices à endurer. C’est ainsi qu’une fois le père de Chavh’a et de Youva dit à sa femme qu’il allait recevoir des invités qui sont très chers pour lui à déjeuner. Il lui recommande de rouler du couscous bien frais, d’enlever…

Negligence Fatale (la brebis et ces agneaux)
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachahou rebbi ats iselhou ats ighzif anechth ousarou. (Que je vous conte une histoire. Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Toutes les mères du monde conseillent à leurs enfants d’être très prudents vis-à-vis des inconnus, mais il arrive parfois que malgré les recommandations, les enfants sont abusés. C’est un conte du terroir entrant dans le domaine que nous allons vous raconter. Il était une fois à l’époque où les animaux avaient le don de la parole, une brebis qui avait mis au monde « sin izamaren » (deux agneaux). Pour les éloigner de tout danger, elle élut domicile dans une grotte naturelle se trouvant à flanc de montagne. Pour qu’ils grandissent vite, elle leur donne à téter son lait plusieurs fois dans la journée. Mais pour qu’elle ait du lait il lui faut brouter l’herbe drue des près. Comme ses agneaux étaient très petits, elle les enferme dans la grotte pour les empêcher de sortir et se faire dévorer par les prédateurs, comme le chacal, qui est friand de viande d’agneaux qu’il adore par-dessus tout. Pour leur éviter tout ennui, avant de sortir de la grotte, elle leur dit : – “N’ouvrez à personne sauf à…

Aâmar Nefc et ses frères
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachou rebbi ats iselhou ats ighzif anechth ousarou. (Que je vous conte une histoire. Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). – D’aâmoud’ ith ith h’aqredh ak yaâmoun ! (C’est la branche méprisée, qui risque de t’éborgner !). C’est ce que dit un proverbe kabyle. Dans le conte qui va suivre, celui qui joue le rôle de la branche est un petit garçon méprisé par ses propres frères, mais qui va s’avérer un être exceptionnel doué de raison et d’intelligence. Voici son histoire. A la montagne, vivait jadis une famille de paysans. Dieu les a comblés en leur donnant six garçons tous forts et vigoureux. Le tableau est idyllique. La femme tombe enceinte pour la septième fois. Le père et les six frères sont heureux, ils attendent l’heureux événement avec impatience. Le jour de la naissance, la femme met au monde, un petit être de sexe masculin de quelques grammes seulement. On dirait un petit oisillon sans plumes. La famille est atterrée. Ce septième garçon n’augure rien de bon. Il va être la risée de la famille. Vu son état, ils l’appellent Aâmar Nefç, ce qui veut dire Aâmar le demi-portion, ou Aâmar la moitié….

Les aventures de Vèlâjoudh
Contes en français / 16 octobre 2015

Vèlâjoudh est un héros des contes kabyles. C’est un jeune enfant espiègle, qui se moque de tout le monde, même de Teriel (l’ogresse). C’est son histoire que nous allons vous raconter aujourd’hui. Vèlâjoudh, petit garçon facétieux, invente des situations loufoques, rien que pour rire et faire rire ses semblables. Un jour, il décide de s’attaquer à Teriel (l’ogresse) qui hante sa contrée. Cette dernière devenue vieille est atteinte de cécité (thiderghelte). C’est en tâtons qu’elle cherche sa route et à tâtons qu’elle se sustente. Vèlâjoudh attend Teriel (l’ogresse) juché sur un figuier qui n’appartient à personne et appartient en même temps à tout le monde. C’est pour cela d’ailleurs qu’on dit à propos d’un tel figuier ce proverbe : « Am thnoqlets B-ouvrid’ Ouin âdan ad’ ikharef » (Tout le monde a le droit de manger de ses fruits sans crainte) La saison des figues est finie depuis longtemps. mais puisque Teriel est aveugle, Vèlâjoudh veut lui jouer un tour. Dès qu’il la voit au loin, il monte au faîte du figuier et se met à crier de toutes ses forces. – Oui vghan ad’ikharef Ad iâdi gher d’a Thanoclets vèlajoudh Thethour d’elfakia (Celui qui veut manger des figues hors saison n’a…

Tehriruch
Contes en français / 16 octobre 2015

Tehriruch est le nom d’un petit garçon. Un jour de printemps, comme à son habitude, il partit faire paître son troupeau d’agneaux au champ. Comme tous les garçons de son âge, Tehriruch jouait, courait, riait et s’amusait à poursuivre les papillons. Le soir venu, au moment de reconduire son troupeau chez lui, il s’aperçu que pendant qu’il s’était amusé, ses agneaux avaient brouté à son insu les feuilles des figuiers de leur propriété. Son père, aussitôt au courant de son forfait, le corrigea avec une bonne fessée. Tehriruch pleura et jura de ne pas dîner, mais sa mère l’appela : – Tehriruch mon fils, viens dîner, le dîner commence à refroidir. Il lui répond : – Mère, laisse-moi tranquille. Je ne prendrai pas de dîner. Sa mère s’adressa au bâton et lui dit : – Bâton, bat Tehriruch, il refuse de prendre son dîner, le dîner commence à refroidir. Le bâton refusa de battre Tehriruch. Elle s’adresse au feu : – Feu, consume le bâton, le bâton refuse de battre Tehriruch, Tehriruch refuse de prendre son dîner, le dîner commence à refroidir. Le feu refusa. Elle s’adressa à l’eau : – Eau, éteins le feu, le feu refuse de consumer…

Ali Le Mulet (Ali Asard’oun)
Contes en français / 16 octobre 2015

Asard’oun prépare un bûcher. Il le met dessus et allume le feu, en présence de ses frères et de sa sœur. Ce soir-là, un mouton est égorgé et du couscous mangé avec grand appétit par les anciens prisonniers, qui n’ont pas goûté à ce met délicieux depuis des années. Durant toute la nuit ils passent ensemble en revue, l’histoire de leur vie. ’’Amachahou rebbi ats iselhou ats ighzif anechth ousarou. (Que je vous conte une histoire. Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Aimer ses enfants jusqu’à accepter tous leurs caprices est la douloureuse expérience faite par un monarque dont nous allons vous raconter l’histoire, à travers ce récit du terroir. Il était une fois un ’’ag’ellid’’ (roi) qui avait six garçons et une fille cadette âgée de dix ans. A l’occasion de sa vingtième année de règne, l’ag’ellid décrète des festivités à travers tout le royaume. Il voulait par cette mesure, remercier son peuple qui ne s’est jamais soulevé contre lui, pour revendiquer quoique ce soit. En ag’ellid averti, il avait su gouverner avec sagesse et fermeté. Il était aimé de tous ses sujets. Ses sept enfants l’aiment à la folie. Il les…

Agellid amesvatli “Le roi inique”
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachahou rebbi ats iselhou.Ats ighzif anechth ousarou.(Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Jadis régnait sur la terre un monarque aux multiples lubies. Ce sont quelques-unes d’elles, que nous allons vous raconter à travers ce conte du terroir. Cet “Ag’ellid” (roi) qui avait droit de vie et de mort sur tous ses sujets, s’ennuyait à en mourir dans son palais. Ses “fous” attitrés ne le faisaient plus rire. Gagné par la morosité, un jour monté sur son magnifique destrier, il se rend escorté au marché et déclare au milieu de la foule agurie : “- J’exige qu’on m’achète de l’ombre avant demain après-midi. Je mets à la disposition de tous cinq douros. En cas d’échec, je ferai couper à tous la tête”. Les sujets du roi tremblent tous à la fois. Ils savent par expérience, que le tyran est capable de tout. Dans l’assistance, il y avait un vieillard qui avait ressenti la menace, beaucoup plus que d’autres. Tous les membres de sa famille sont morts, il ne lui reste plus qu’une fille âgée d’une vingtaine d’années qui s’occupe de lui. En rentrant à la maison, la…

Timucuha