Le tailleur de pierres (Anedjar b ouvladh)
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachahou rebbi ats iselhou. Ats ighzif anechth ousarou (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Dans les contes kabyles le personnage de Teriel (l’ogresse) est presque toujours assimilé à méchanceté, peur et horreur Dans l’histoire du terroir qui suit on a affaire à une Teriel plus humaine que d’habitude. Il y a très longtemps de ça, dans une contrée, vivait un homme aisé. Il avait pour progéniture trois filles d’une inégalable beauté. Il marie l’aînée à un marchand d’huile (tajar n zith) la puînée à un marchand de blé (tajar g irden). Quand vient le tour de la cadette de se marier, les fiancés affluent chez lui. Son père lui demande son avis:” Il est grand temps de te marier, ma fille, Choisis le garçon qui te plait et il deviendra ton mari”. Contre toute attente, la cadette lui dit: “Si tu veux faire mon bonheur, donne-moi au tailleur de pierres (anedjar b ouvladh). J’ai déjà parlé avec lui, il me plaît. Il n’attend qu’un mot de moi, pour venir me demander”. -Ma fille, éloigne de ton esprit cette idée farfelue et insensée. Le tailleur de pierres…

Les aventures de Ali
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachahou rebbi ats iselhou. Ats ighzif anechth ousarou. (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Il était une fois un homme prénommé Ali qui avait pris pour épouse une jeune femme de sa famille. Le couple vivait dans un dénuement complet. Un jour qu’il put avoir un peu d’argent, Ali se rend au marché dans l’intention d’acheter un « bouzelouf » (tête de mouton). Lui et sa femme adorent en manger. Cela fait des mois qu’ils n’ont pas goûté à ce met fort prisé. Comble de malheur, ce jour-là ig’ezaren (les bouchers) se sont donné le mot. Il n’y avait pas une seule tête à moins d’un douro (pièce de cinq centimes). Ali n’avait en poche que quelques centimes. Après avoir fait maintes fois le tour des bouchers, la mort dans l’âme, il se rabat sur quatre pieds de bœuf et un bout de queue plein de graisse. Faute de grives, il va se contenter de merles. Les pattes n’ont pas le goût du « bouzelouf » elles s’en rapprochent un peu. Sa femme qui s’attendait à manger du « bouzelouf » est déçue mais qu’à cela ne tienne, les pieds de bœuf…

Le lion victime d’un mauvais tour
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou.(Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Se sortir d’une affaire dans laquelle on s’est empêtré n’est souvent pas chose aisée. Voici la ruse employée par Si Mh’amed, (dénomination familière du chacal) pour se sortir presque indemne d’une affaire qui aurait pu lui coûter la vie, d’après ce conte du terroir. Au commencement du monde, les animaux avaient le don de la parole et communiquaient entre eux. Toutes les espèces avaient leur langage propre et avaient un langage commun sorte de langue inter-espèces. C’est à cette époque farouche que le lion grâce à sa férocité et à sa combativité fut proclamé roi des animaux (ag’ellid igharsiouène negh n-elmal). Mais ce titre gagné de haute lutte est jalousé par beaucoup d’autres qui ne voient pas d’une bon œil l’hégémonie du fauve. Etre roi signifie des avantages exorbitants et des pouvoirs immenses. Beaucoup d’opposants rêvent de lui faire la peau. Mais une fois intronisé, le lion devient difficile d’accès. Il est super protégé. Parmi les opposants il y a le chacal, (Si Mh’amed) pour les intimes. Si Mh’amed ne porte pas dans…

Le frère qui veut épouser sa sœur Silia
Contes en français / 16 octobre 2015

Amacahu Rebbi ad tt-yesselhu, ad tiɣzif  anect usaru. (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Les enfants de riches ont des lubies, mais la lubie de ce jeune homme, fils de riche, dépasse l’entendement. Voyez vous-mêmes en lisant ce conte du terroir. Trop gâter un enfant dès sa naissance ne peut que lui nuire à l’adolescence, voire à l’âge adulte. A l’âge où tous les jeunes se marient, le jeune homme objet de cette histoire, veut bien le faire, mais avec une fille hors du commun. Il veut, pour se démarquer de tous les autres, une fille d’une grande beauté, à la chevelure très longue et noire de jais. Mais cet oiseau rare est difficile à trouver. Un jour, en allant faire boire son destrier “d’i thala” (à la source), le jeune homme remarque dans l’onde pure, un cheveu très noir d’une très grande longueur. Il s’en saisit, le contemple, et siffle d’admiration. Il l’enroule autour d’une bûchette et le glisse “D’i thekhrit’ is”, ) dans sa bourse). De retour à la maison, il demande à ses parents de faire défiler devant ses yeux, toutes les filles à marier…

Le soleil dans le plat (Itij d’i thvaqith)
Contes en français / 16 octobre 2015

«Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou» (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Ce n’est qu’en 1969 que le premier homme a posé ses pieds sur la lune. A en croire une légende kabyle, une mémée ayant vécu à une époque remontant à la nuit des temps, a fait mieux que les astronautes de la NASA. Elle a fait tomber dans son écuelle (Thavaqith is) la lune (ayour) pour faire des sortilèges. Encouragée par ce premier exploit, elle s’est attaquée ensuite au soleil (itij), mal lui en prit. Si l’opération de descente de la lune s’est passée sans incident, ce n’était pas le cas lors de la descente du soleil où soudainement le jour s’est transformé en nuit. Ce jour-là, elle a pris sa faucille (Amg’er) et a commencé à battre frénétiquement de l’eau versée dans un grand plat. L’émulsion produit des bulles, qui montent vers le ciel en myriades. La quantité produite est tellement considérable qu’en quelques instants le soleil est obscurci. Il rapétisse, rapétisse, jusqu’à devenir une petite boule qui tombe dans le plat de la vieille. Privés de la clarté du jour,…

Le prince cloîtré
Contes en français / 16 octobre 2015

« Amachahou rebbi ats iselhou ats ighzif anechth ousarou. » (Que je vous conte une histoire. Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).  Des mères poules, il en existe beaucoup, des pères poules, il y en a aussi. C’est le cas d’un de ces pères que nous allons vous raconter à travers cette histoire du terroir. Ce père n’est pas n’importe qui, c’est le roi d’un immense pays. Marié à plusieurs femmes, elles lui donnèrent beaucoup d’enfants mâles comme héritiers, mais par une fatalité incompréhensible, ils meurent tous avant d’atteindre l’âge de sept ans.  L’ag’ellid’ (roi) chercher à en connaître les raisons. C’est ainsi que l’on s’aperçoit que la cause de la mort des enfants était due à la consommation de viande avec os. Les os brisés, avalés par mégarde restaient en travers de la gorge et finissent par étouffer les enfants. L’ag’ellid’, une fois mis au courant, entre dans une rage folle et met à mort tout le personnel chargé de ses enfants. Pour mettre toutes les chances de son côté, il renouvelle le personnel en puisant dans sa famille. Après la mort de son dernier enfant, des consignes strictes sont données au nouveau personnel….

Les frères ennemis
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachou rebbi ats iselhou ats ighzif anechth ousarou. (Que je vous conte une histoire. Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).  Dans une même famille, il y a des bons et des mauvais, c’est l’histoire de ces deux catégories que nous allons vous raconter à travers ce conte du terroir. Jadis, il y avait un orphelin que le sort n’a pas gâté. Ayant perdu ses parents très tôt, il est ballotté entre les membres de sa famille qui l’ont adopté à contre-cœur. Il est brimé, insulté, méprisé et soumis à une vie d’enfer. Il est de toutes les corvées. Rien ne lui est épargné. Il est aux champs du lever au coucher du soleil. C’est à l’âge de 12 ans qu’il s’affranchit du joug familial.  Il prend son courage à deux mains et quitte ses parents adoptifs vers de nouveaux horizons. Il aide les gens dans les travaux des champs ou autres. L’argent qu’on lui remet si infime soit-il est thésaurisé. En atteignant l’âge de 20 ans, grâce à ses économies forcées, il se construit une maison en dur, se marie et s’achète des parcelles de terre. Quelques années plus tard, il est père…

La traîtresse (Thakhedaâth)
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachahou rebbi ats iselhou ats ighzif amechth ou sarou. (Que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil.) L’amour rend aveugle et c’est vrai, si l’on prend comme référence ce conte du terroir édifiant à plus d’un titre.  Jadis, vivait dans une contrée montagneuse un couple de paysans. Cela fait des années qu’ils se sont unis, mais aucun enfant n’est venu égayer leur foyer. Au fur et à mesure qu’ils avancent en âge, ils redoutent de mourir sans laisser de progéniture. “Gad’en ad’ emthen d’imeng’ ou ren”.  Mourir sans enfant pour un paysan ou pour tout être humain, c’est la pire des punitions (punition divine s’entend !). Le couple est désespéré. Leurs lopins de terre, leur demeure et tout ce qu’ils possèdent changeront de mains. Ils iront aux cousins. Cette perspective ne les enchante guère, ils vivent un enfer sur terre. En proie au désespoir, ils se replient sur eux-mêmes en attendant la mort. Mais comme tout vient à point à qui sait attendre, un jour, la femme sent la vie tressaillir dans ses entrailles. Elle saute de joie et informe aussitôt son mari. Depuis ce jour, l’épouse est invitée…

Zalgoume et la co-épouse
Contes en français / 16 octobre 2015

Il était une fois un homme qui avait une jeune et jolie épouse et qui vivait dans les montagnes de Kabylie. Un beau jour, en se promenant dans la forêt, il aperçu Zalgoume en train de ramasser du bois. Zalgoume était une très jolie jeune fille, parée d’une longue chevelure bien fournie, et qui plus est, dotée d’une certaine vigueur, signe de bonne santé. L’homme, complètement sous le charme, la pris comme seconde épouse.  Quelques temps après son mariage avec Zalgoume, l’homme se prépara à partir en pèlerinage. Il acheta alors de la laine, de la graisse et de la nourriture pour toute une année à ses deux épouses, en leur laissant une maison chacune. Les deux épouses attendaient leur premier enfant.  Zalgoume n’appréciait guère sa co-épouse, qui, de par son statut de première épouse (qui ne savait pas s’occuper des tâches ménagères), lui donnait fréquemment des ordres. Mais depuis que leur époux était parti en pèlerinage, les deux épouses vivaient dans une maison séparée, ce qui obligeait la première épouse à gérer elle-même ses tâches domestiques.  C’est ainsi qu’un jour, la première épouse demanda à Zalgoume des conseils pour laver sa laine à la rivière. La co-épouse lui demanda…

L’histoire de A vava Inouva
Contes en français / 16 octobre 2015

«Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou»  (Ecoutez, que je vous conte une histoire,  Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).  Le conte que vous êtes en train de lire a fait le tour de la planète sous sa version chantée. C’est en effet, grâce à Benmohamed (Benhamadouche), pour les belles paroles, à Idir (Cheriet Hamid) pour musique et chant, que ce conte venu du fin fond des âges a pu comme le Phénix renaître de ses cendres. Nous vous le livrons sous sa forme écrite.  Ce conte se passe à l’époque où les animaux avaient le don de la parole et communiquaient avec les hommes.  En ce temps-là, il y avait dans une contrée, une famille composée de cinq membres. Quatre garçons et une très jolie fille prénommé Rova.  Les garçons étaient tous des gaillards. Ils tenaient tous de leur père, une force herculéenne. Il était capable d’assommer d’un seul coup de poing le plus récalcitrant des taureaux. La famille était crainte et respectée. Rova choyée et gâtée personne ne pouvait l’approcher. L’aîné de ses frères toujours armé d’une grosse massue, avait la faculté de fendre la terre sur plusieurs mètres en surface…

Timucuha