Légende de Settoute et du fagot de bois
Contes en français / 16 octobre 2015

«Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou»  (Ecoutez, que je vous conte une histoire,  Dieu fasse qu’elle soit belle, longue  et se déroule comme un long fil).  D’après une légende kabyle, les premiers hommes qui peuplèrent la Terre étaient des privilégiés.  A cette époque fort reculée, ils ne portaient pas des fardeaux sur le dos, comme on le fait encore aujourd’hui dans certaines contrées, mais il leur suffisait de donner uniquement des ordres aux objets pour qu’ils les exécutent car doués de parole.  Cette faveur accordée aux hommes allait bientôt devenir caduque par la faute de «Settoute» (la sorcière).  A cette époque, les hommes qui construisaient leurs huttes en branchages se rendaient à la forêt, font des tas.  Une fois le ramassage terminé, ils chevauchent les fagots et leur demandent de les emmener par la voie des airs à l’endroit voulu.  Settoute se rendait dans la forêt, ramassait du bois mort et chevauchait son fagot pour rentrer chez elle.  Un jour, en chevauchant son fagot, Settoute qui ne pouvait pas se retenir lâche sans le vouloir un pet sonore qui indisposa le fagot.  Se sentant humilié, ledit fagot se cabra, s’arrêta de voler, se posa à terre et dit à…

Les entourloupettes du chacal et de la perdrix
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou.  (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).  L’amitié se gagne à l’épreuve. Voici d’après ce conte du terroir comment la perdrix est devenue l’amie du chacal.  L’histoire se passe à l’époque où les animaux avaient le don de la parole. Un jour, la perdrix rencontre en forêt un chacal. Ils discutent de la pluie et du beau temps, puis changeant de conversation et voulant épater son nouveau compagnon, la perdrix lui dit :  – Çdhçiyi negh ak Çedh çagh ! (Fais-moi rire ou laisse-moi te faire rire. A toi de choisir !)  Le chacal, content de cette attention, lui répond :  – Çedhçiyi a lalla Ezouar k’emini ! (Fais-moi rire en premier !)  – Suis-moi et tu riras comme tu n’as jamais ri de ta vie». Ils trottinent quelques instants dans les champs, jusqu’à ce qu’ils trouvent deux paysans l’un en train de labourer et l’autre en train de lui parler.  La perdrix se pose sur la tête du second homme en la voyant, le paysan s’arrête de labourer et demande à son compagnon de ne pas bouger. Il se saisit rapidement d’un « ag’elzim »…

Le chacal et l’homme dupé
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou.  (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).  La malhonnêteté, la roublardise, la duperie ne datent pas d’aujourd’hui. Leur origine remonte à la nuit des temps comme le prouve ce conte du terroir qui se passe à l’époque où les animaux avaient le don de la parole et communiquaient avec les hommes.  A la lisière d’une forêt, vivait un homme avec sa femme. Ils sont installés là depuis des années. Quand l’homme eut les moyens nécessaires, il s’achèta une chèvre. La chèvre donna naissance à deux chevreaux. La proximité de « thiz’gi » (la forêt) fait que la nourriture est abondante. « askarchi » (le lierre) dont les chèvres raffolent pousse à profusion. Les chèvres se reproduisent et se multiplient au grand bonheur de l’homme jusqu’à devenir troupeau (thaçarâoufthe ou thaqedhaâithe). Le chevrier (ameks’a n-etghet’en) est heureux. De temps en temps, il vend une chèvre (thaghat’) ou un bouc (aqelouache) pour améliorer son ordinaire. Le coin où il vivait était très paisible, il n’y avait aucun prédateur dans les environs mais un jour tout bascule. Un chacal qui passait par là a repéré le petit…

Le fils chassé par son père
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou. (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). En général, ce sont les enfants qui sont prodigues et inconscients, mais dans le conte du terroir qui va suivre, c’est le contraire qui se passe.  Jadis les mariages étaient arrangés par les parents. Les enfants, garçons ou filles n’avaient pas le droit au chapitre. Ils ou elles étaient tenus de se soumettre aux décisions prises.  C’est ainsi que des êtres qui ne se sont pas connus et ne se sont jamais vus se trouvaient maris et femmes.  Les mariages concoctés par les parents obéissaient le plus souvent à des intérêts bassement matériels. Les riches s’allient entre eux, les pauvres font de même, cela ne peut être autrement !  Un homme riche, propriétaire terrien de son état, attend impatiemment que son fils aîné atteigne la vingtaine d’années, pour lui proposer en mariage la fille d’un ami à lui.  Le jeune homme, pas pressé de prendre une femme n’ose refuser. Il accepte le diktat de son père sans rechigner, mais il avait sa petite idée là-dessus.  La nuit même de ses noces, il…

Moc Adarghal (Moch l’aveugle)
Contes en français / 16 octobre 2015

Il était une fois, un homme qui avait sept filles. Celles-ci perdirent leur mère, et leur père épousa une deuxième femme qui, depuis sa venue,, ne cessait d’être hargneuse et méchante à leur égard, ne supportant point les voir et les détestant de jour en jour d’avantage, jusqu’à ce qu’un soir, elle dit à son mari:  « Tu chasseras tes filles de la maison ou c’est moi qui m’en irai. »  «Je les chasserai, dit-il, mais dit-moi où est-ce que je les emmènerai ? » « Emmène-les demain dans la forêt aux bêtes sauvages ».  Le lendemain, de bonne heure, il réveilla ses filles et leur dit :  « Mes chères filles, aujourd’hui nous irons chercher du bois à la forêt ».  « Bien père, dirent-elles ». S’étant munis de vielles pièces d’étoffe pour rapporter leurs charges, elles partirent avec leur père, armé de ses outils et emmenant sa chienne avec lui. Arrivés dans la forêt, le père dit à ses filles :  « Vous, vous restez ici, et moi je descendrai un peu plus bas pour couper du bois ».  Aussitôt descendu plus bas, il accrocha à un arbre une boite de fer-blanc avec un petit maillet à l’intérieur…

Le verbe enchanteur
Contes en français / 16 octobre 2015

Parmi les majestueuses montagnes de Kabylie vivait autrefois un charbonnier pauvre et démuni. Il était père de sept filles et peinait beaucoup pour nourrir sa nombreuse famille.  Tous les matins, il se rendait dans la forêt et travaillait avec acharnement. Le soir, à son retour, l’homme était tout noir de charbon. Ses filles avaient honte de sa condition et s’en désintéressaient complètement. Elles passaient le plus clair de leur temps à s’occuper de leurs toilettes. Elles aimaient se farder et jouer aux bourgeoises.  Thassadith, la cadette des filles, était très différente. Elle s’occupait des tâches ménagères et prenait soin de son malheureux père. Volontaire et généreuse, elle se montrait toujours indulgente vis-à-vis de la paresse et de l’indifférence de ses soeurs, essayant constamment de réparer leurs erreurs et de combler leurs désirs. Cette fille était également d’une remarquable beauté et d’une formidable sagesse. En outre, elle excellait dans l’art de parler. Son éloquence et la finesse de son esprit étaient reconnues de tous. Dans tout le village, on la citait en exemple. Au fur et à mesure que la jeune fille mûrissait, elle montrait un comportement digne des plus grands sages et philosophes.  Si bien que sa merveilleuse réputation atteignit le palais du…

L’Ogresse et la Princesse Thiziri (Clair-de-Lune)
Contes en français / 16 octobre 2015

Ce conte met en scène la terrible ogresse Tériel. Ce personnage monstrueux figure dans un grand nombre de contes kabyles. Ici elle vient tisser bénévolement des couvertures chez une pauvre veuve, mais, on se doute, la suite est funeste… Maléfices, épreuves et résolution des maléfices se succèdent.  Autrefois, dans une vieille maison en pierre, vivait une pauvre veuve, mère de sept enfants. La malheureuse se retrouva sans aucune ressource financière, lorsque son époux décéda d’une longue et terrible maladie. Elle dut affronter seule les difficultés de l’existence. Pour nourrir ses enfants, elle acceptait tous les travaux qu’on lui proposait et s’acquittait de ses tâches correctement afin de récolter quelque argent… Ses fils se chargeaient de l’aider à l’extérieur, tandis que ses filles s’occupaient du foyer. La vie était bien pénible pour cette famille nombreuse.  Quand l’hiver approchait, la veuve avait peur que ses enfants ne meurent. de froid. Alors, à l’aide de bouts de laine recueillis ici et là, elle se mettait à tisser, tard dans la nuit, une large couverture de laine.  Par une nuit plus fraîche que de coutume, le vent soufflait à grandes rafales alors que la pauvre femme s’usait les yeux à tisser jusqu’à une heure…

M’hand le chacal (Mḥend uccen)
Contes en français / 16 octobre 2015

Amachaho… Jadis, du temps où les animaux parlaient, M’hand le chacal fouinait dans la forêt à la recherche d’une proie facile. Un jour, il débusqua le nid d’une crécerelle*. Comme il ne savait pas grimper sur un tronc aussi lisse, il se posta au pied de l’arbre et exigea qu’elle lui donne un de ses sept petits. « Donne-m’en un ou je monte ! » aboya-t-il d’un air méchant. La crécerelle prit peur et, naïvement, pour sauver les autres, lui céda un de ses petits. Mais le lendemain matin, le chacal s’installa sous l’arbre où étaient nichés la crécerelle et ses six fauconneaux. Il l’interpella à nouveau : « Donne-m’en un ou je monte ! » Cette fois encore, épouvantée, elle obéit. Ainsi, chaque matin, le chacal réclamait un petit de la crécerelle jusqu’au jour où il ne lui resta plus que le dernier. Le soir venu, elle se mit à pleurer. Elle se doutait bien que le chacal reviendrait le prendre. Elle pleurait à chaudes larmes… Ses cris et ses lamentations réveillèrent la cigogne qui somnolait sur la cime de l’arbre. Pourquoi pleures-tu, chère crécerelle ? C’est à cause de M’hand le chacal, répondit-elle. Tous les matins, il me menace en disant : « Donne-moi un fauconneau ou…

Timucuha