Légende de Settoute et du fagot de bois

Légende de Settoute et du fagot de bois

Écoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil.

D’après une légende kabyle, les premiers hommes qui peuplèrent la Terre étaient des privilégiés.
À cette époque fort reculée, ils ne portaient pas de fardeaux sur le dos, comme on le fait encore aujourd’hui dans certaines contrées. Il leur suffisait de donner des ordres aux objets pour qu’ils les exécutent, car ceux-ci étaient doués de parole.

Cette faveur accordée aux hommes allait bientôt devenir caduque par la faute de « Settoute » (la sorcière).
À cette époque, les hommes, qui construisaient leurs huttes en branchages, se rendaient à la forêt et faisaient des tas. Une fois le ramassage terminé, ils chevauchaient les fagots et leur demandaient de les emmener par la voie des airs à l’endroit voulu.

Settoute, de son côté, se rendait aussi dans la forêt pour ramasser du bois mort. Elle chevauchait son fagot pour rentrer chez elle.
Un jour, alors qu’elle chevauchait son fagot, Settoute, qui ne pouvait pas se retenir, lâcha sans le vouloir un pet sonore. Ce dernier indisposa le fagot. Se sentant humilié, le fagot se cabra, s’arrêta de voler, se posa à terre et dit à Settoute :
– Tu m’as manqué de respect en me pétant dessus, je ne te porterai plus !

Settoute lui ordonna de la porter chez elle, mais il refusa. Face à ce refus, et comme elle avait besoin de ce bois pour faire du feu, elle le mit sur son dos. Ce fut l’erreur fatale.
Depuis ce jour, tous les fardeaux cessèrent de transporter les hommes. Les hommes furent obligés de porter eux-mêmes sur leurs dos leurs fagots.

Le précédent, dont Settoute fut à l’origine, engendra des conflits entre les hommes. Certains l’accablaient et ne lui pardonnaient pas son geste, tandis que d’autres lui trouvaient des excuses vu son âge.
Le différend entre accusateurs et défenseurs prit des proportions importantes et se transforma en guerre.

Voyant que les hommes commençaient à s’entretuer, Dieu, qui venait juste de les créer, décida de les séparer.
Il commença par donner à chaque peuplade une langue différente de celle de ses voisins, afin qu’ils ne se comprennent pas. Pour les éloigner davantage, il créa les continents, séparés par des mers et des océans.


Mes contes ne se terminent comme ne se terminent l’orge et le blé. Le jour de l’Aïd, nous mangerons de la viande et des pâtes, jusqu’à avoir des pommettes rouges et saillantes.

Source: La Dépêche de Kabylie

Please follow and like us:
Pin Share
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Copy link
URL has been copied successfully!
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x