M’hand le chacal (Mḥend uccen)

16 octobre 2015

Amachaho…

Jadis, du temps où les animaux parlaient, M’hand le chacal fouinait dans la forêt à la recherche d’une proie facile. Un jour, il débusqua le nid d’une crécerelle*. Comme il ne savait pas grimper sur un tronc aussi lisse, il se posta au pied de l’arbre et exigea qu’elle lui donne un de ses sept petits.

« Donne-m’en un ou je monte ! » aboya-t-il d’un air méchant.

La crécerelle prit peur et, naïvement, pour sauver les autres, lui céda un de ses petits.

Mais le lendemain matin, le chacal s’installa sous l’arbre où étaient nichés la crécerelle et ses six fauconneaux. Il l’interpella à nouveau :

« Donne-m’en un ou je monte ! »

Cette fois encore, épouvantée, elle obéit.

Ainsi, chaque matin, le chacal réclamait un petit de la crécerelle jusqu’au jour où il ne lui resta plus que le dernier.

Le soir venu, elle se mit à pleurer. Elle se doutait bien que le chacal reviendrait le prendre. Elle pleurait à chaudes larmes… Ses cris et ses lamentations réveillèrent la cigogne qui somnolait sur la cime de l’arbre.

Pourquoi pleures-tu, chère crécerelle ?

C’est à cause de M’hand le chacal, répondit-elle. Tous les matins, il me menace en disant : « Donne-moi un fauconneau ou je monte » ! Or, de crainte qu’il ne nous croque tous, je lui en abandonne un chaque jour en pensant qu’il ne reviendra plus. Mais je vois que je me suis trompée : maintenant, il ne me reste plus que le dernier…

Ma pauvre amie, le chacal s’est moqué de toi ! Tu le sais bien : malgré sa souplesse, il ne pourra jamais grimper sur un arbre aussi haut. Je vais te donner un bon conseil.

Quand il reviendra, dis lui : « Monte donc, si tu le peux ! » »

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Timucuha